Le 7 septembre 2023, nous avons été contactés par une personne travaillant à l'aciérie et souhaitant témoigner d'une situation problématique : un groupe criminel s'amuserait à voler les camions des travailleurs et revendrait leur contenu au marché noir.
"C'est le même mode opératoire, toujours au même endroit, de la même façon. Il faut croire que c'est toujours la même personne." nous explique-t-il. Lorsque nous tentons d'en savoir plus, on nous explique que ce larcin organisé surviendrait surtout à la mine de Davis Quartz, où les travailleurs de l'aciérie viennent en effet récolter le fer avant de retourner à la fonderie. "Ils volent une cargaison entière de fer, à mon avis c'est pour faire de l'argent, je suppose qu'ils doivent revendre le fer derrière ou l'utiliser pour eux." poursuit-il.
Comme nous l'expliquons à notre interlocuteur, ces "vols" de camion sont monnaie courante, et nous avions déjà connaissance de leur existence plusieurs mois auparavant. Les "voleurs" ciblant prioritairement les travailleurs ayant des maux de tête ou problèmes de vue.
"Ca arrive surtout quand on est très concentré sur notre récolte. On ne fait pas gaffe, on se fait assommer d'un coup, par derrière, et on se fait voler non seulement notre cargaison, mais aussi nos habits de travail. C'est vraiment très perturbant, on ne s'y attend pas."
Le lanceur d'alerte affirme ne pas être allé déposer plainte, ni n'avoir remonté l'information à la mairie. "C'est surtout pour avertir les nouveaux arrivants, c'est la troisième fois que ça m'arrive en un mois !
Les plus fins limiers l'auront peut-être déjà compris : le cerveau derrière toute cette affaire n'est autre que... le patron de l'aciérie, lui-même !
Tapi dans l'ombre, il est à l'affut et déteste les tire-au-flancs. Alors quand il observe que l'un de ses intérimaires prend une petite pause à l'ombre ou préfère jouer sur son téléphone plutôt que de charger son camion, il saute sur l'occasion, récupérant ce qui lui appartient et laissant sa victime sans défense et sans moyen de transport, seule au milieu de cette grande mine vide.
En l'état actuel des choses, rien ne semble venir inquiéter ce patron aux méthodes peu orthodoxes. Intérimaires : vous êtes prévenu·e·s.